UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


L’engagement bénévole, une richesse pour la démocratie sociale 2/6


« Le bénévolat est l’action de la personne qui s’engage librement, sur son temps personnel, pour mener une action non rémunérée en direction d’autrui, ou au bénéfice d’une cause ou d’un intérêt collectif. »

Sommaire du dossier
 Bénévolat : utile pour l’individu et le collectif 1/6
 L’engagement bénévole, une richesse pour la démocratie sociale 2/6
 Assurer l’accueil de jeunes Africains en Avignon 3/6
 Témoignages de bénévoles 4/6
 Reconnaître et renforcer l’engagement et le bénévolat comme fondement d’une citoyenneté active 5/6
 Questions à Dominique Thierry, président d’honneur de France Bénévolat 6/6

Le profil du bénévole

Des formes multiples d’engagements individuels et collectifs coexistent dans le bénévolat. Elles sont différentes d’autrefois et souvent moins idéologiques. Le bénévolat est un choix libre de citoyen. Il repose sur des motivations et des passions personnelles, associatives ou syndicales. Il est riche de découvertes… mais doit comporter des limites afin de préserver un équilibre de vie.

Selon France Bénévolat, près d’une personne sur quatre est bénévole dans une association, pour les autres ou pour une cause, soit 20 millions de citoyens, 37 % des Français. Ils font vivre la société et la citoyenneté hors de toute logique marchande. En dehors de la famille et des associations, les Français ne font plus confiance aux autres institutions. Et selon l’IFOP, 39 % des Français n’ont encore jamais donné du temps pour autrui.

Les retraités de la CFDT sont très nombreux à exercer une activité bénévole, à la CFDT Retraités d’abord, en tant que militant, adhérent, et aussi dans diverses associations. Laurent Berger, notre secrétaire général, se réjouit souvent de la place des retraités dans la société et dans notre syndicalisme. Pour lui, « les associations sont une des richesses de la démocratie sociale ».

Progression chez les jeunes, baisse chez les seniors

D’après l’enquête IFOP-France Bénévolat de 2019-2022, si le bénévolat est important chez les seniors et les retraités, il progresse chez les jeunes et diminue chez les plus âgés. Une fin de carrière plus tardive, le besoin de souffler, la nécessité de se consacrer à un autre type d’engagement pour sa famille, vieux parents et petits-enfants et les problèmes de santé font partie des causes. La pandémie a accentué ce ralentissement ou ce retrait pour un million de seniors. Par contre, le bénévolat « occasionnel » progresse, surtout chez les jeunes de moins de 35 ans. On est prêt à s’engager mais pour une durée plus courte qu’autrefois, notamment par manque de temps. Autres constats : plus on est formé, diplômé ou militant, plus on est ouvert à l’engagement voire à de multiples bénévolats. Le manque de propositions, d’occasions, et le sentiment de ne pas avoir les qualités requises jouent également pour les moins qualifiés. L’offre de bénévolat n’est pas toujours connue ou adaptée tandis que des volontaires se voient parfois opposer un refus, notamment les personnes de confiance dans le médico-social.

Davantage de femmes bénévoles

On compte plus de femmes bénévoles que d’hommes. Cependant, bien moins de femmes sont présidentes d’associations et elles sont plutôt trésorières. La majorité des présidents d’associations occupent un emploi et 37 % sont des retraités. La moitié des présidents ont plus de 56 ans. Les bénévoles réguliers représentent 10 % de cette population dont 6,7 % chez les moins de 35 ans et 18,8 % pour les 65 % et plus. Quant à leurs motivations, c’est d’abord à 85 % être utile et agir pour les autres. Le souhait que leur engagement ait du sens et qu’il soit source d’épanouissement personnel est dominant.

Le syndicalisme CFDT est un carrefour

La CFDT Retraités, dans ses enquêtes, souligne la multiplicité des engagements associatifs de ses militants. Elle leur offre la possibilité de s’investir, d’être « levier », au carrefour de ressources, acteurs d’échanges, notamment transgénérationnels, et d’apporter leurs compétences et savoirs professionnels, bénévoles, et de représentation dans la société. Le savoir-faire syndical et nos acquis d’expériences professionnelles nous servent dans ce bénévolat. Cette continuité est à faire connaître.

D’autre part, soulignons le rôle positif du Pacte de vivre qui aura eu pour effet de mettre un éclairage sur la vie associative de nos adhérents, établissant ainsi des passerelles avec les associations du Pacte.

Le savoir-faire syndical est transférable

Savoir écouter, accompagner, défendre, représenter, dialoguer, se battre avec d’autres, communiquer, analyser… ne s’improvise pas. L’école de la vie et de l’action qu’est le syndicalisme nous l’a appris. N’ayons pas peur de le dire sans prétention excessive.

Nos mandatés dans la protection sociale, l’emploi, l’économique, la représentation des usagers, nos conseillers et défenseurs syndicaux dans les territoires ont une place essentielle pour faire vivre et expliquer les droits.
« Faire société », « vivre ensemble » reposent aussi sur les citoyens de tous âges. Les bénévoles issus de la CFDT dans le sport, la culture, l’immigration, la solidarité, la santé, la jeunesse, les loisirs, le social… nous le rappellent.

Être bénévole, c’est vivre dans un collectif, savoir partager les actions du quotidien, les mandats, laisser sa place à d’autres, vivre et accepter la démocratie associative. Nous avons besoin pour cela de formations, tenant compte des moyens de chacun, y compris financiers, afin de soutenir son activité, celle de son association et du syndicat, comme l’indique le rapport 2022 du CESE.

Enfin, s’engager pour une cause, dans son association, son syndicat, donne l’occasion d’expliquer son utilité sociale pour les autres, les effets positifs de son action individuelle et collective. Oser dire et raconter ses motivations, sa passion, son plaisir… et donner envie à d’autres d’y goûter.

Le bénévolat est à l’origine de nouveaux métiers

« La médiation sociale s’est professionnalisée, mais préalablement le travail bénévole a expérimenté ces métiers », selon Édith Archambault, chercheuse en sciences sociales.